Les soins critiques



Avertissement : Les informations disponibles sur cette page sont les informations que l’on délivre habituellement en réanimation pour expliquer au patient ou à son entourage les raisons de l’hospitalisation. Les explications données sont simplifiées autant qu’il est possible, tout en essayant de rester au plus près de la réalité des faits. Le choix des questions traitées et l’orientation des réponses est basées sur notre expérience (questions les plus fréquentes des patients et/ou de l’entourage) et les réponses apportées ont été validées par un groupe de médecins réanimateurs afin de s’assurer de la qualité des informations qui sont délivrées ici.

 



Les soins critiques:

Définitions et classification

Les soins critiques sont appelés « Réanimation » et « soins intensifs » et « soins continus » en France. Ce sont souvent des endroits différents et la gravité des patients qui y sont admis est aussi différente. On peut distinguer simplement :

 

- La réanimation : Les patients sont hospitalisés en réanimation parce qu’ils ont une maladie aiguë et grave, souvent associé à une « défaillance aiguë d’organe ». La « défaillance aiguë d’organe » correspond à un organe qui ne fonctionne pas normalement. Il existe dans les services de réanimation des médicaments et des machines qui permettent de remplacer (partiellement et transitoirement) l’organe ou les organes qui ne fonctionnent pas. La surveillance y est très rapprochée et le personnel soignant est en grand nombre pour assurer les soins et la surveillance.

 

 

- Les soins continus et les soins intensifs : Les patients sont hospitalisés dans ces unités lorsqu’ils nécessitent une surveillance rapprochée. Dans les services de soins intensifs il arrive que la maladie soit associée à une « défaillance aiguë d’organe », mais elle est souvent moins sévère et surtout il n’y en a qu’une (qui correspond à l’unité de soins intensifs ; par exemples : soins intensifs de cardiologie, soins intensifs de neurovasculaires…)

 

 

 

 



Soins critiques :

Peut on prédire l'évolution du malade...?

Oui et Non.

 

Il est impossible d’avoir une grande précision dans l’évolution de la maladie et dans les suites à attendre (ou à craindre) pour plusieurs raisons :

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- Il existe un très grand nombre de situations et il est impossible de détailler chacune d’entre elle ;

- Chaque maladie peut se présenter avec une gravité variable ;

- Pour chaque situation, l’évolution va dépendre du patient (de son âge, de ses maladies chroniques), de son état général (perte de poids, affaiblissement récent…), d’intoxications éventuelles (tabagisme, alcoolisme, usage de stupéfiants…), des traitements qu’il reçoit (chimiothérapies, traitements immunosuppresseurs…) ;

- L’évolution au cours du séjour en réanimation va à son tour dépendre de la survenue de complications éventuelles ;

- Chaque situation va se modifier au cours de l’hospitalisation, conduisant à une situation plus favorable ou plus grave.

 

Du fait de tous ces paramètres, il serait bien délicat de définir très précisément quelle sera l’évolution, d'une maladie spécifique, pour une personne donnée, avec une grande précision.

 

Il faut cependant bien comprendre que les équipes de réanimation étudient l’évolution des maladies aiguës et graves depuis longtemps et que les informations accumulées nous permettent d’avoir une idée assez claire de ce que qui peut advenir au cours de l’hospitalisation en réanimation et après cette hospitalisation. Ce sont ces informations que nous avons fait le choix de vous proposer ici.

 


Soins critiques

Evolution générale en réanimation

 

L’évolution peut être très variable d’une maladie à une autre, mais il existe des éléments qui sont vrais dans toutes les situations :

 


    1. Lorsque l’hospitalisation en réanimation est nécessaire c’est que la situation est grave et nécessite une prise en charge intensive et une surveillance continue

 

La situation est grave ou « sérieuse », mais n’est pas désespérée. Lorsque la réanimation est proposée, c’est que la situation est grave, mais que les médecins considèrent qu’il est possible de traiter la maladie aiguë.

 

"La situation est grave, mais n’est pas désespérée"

 

 


    2. Si on propose à un patient d’être hospitalisé en réanimation c’est parce que l’on pense que la maladie aiguë peut être guérie

 

Il n’est jamais certain que le traitement proposé soit suffisamment efficace, cependant si le médecin réanimateur accepte le patient dans le service c’est qu’il considère (d’après les données qui sont actuellement disponibles) que les chances de succès sont élevées.

 

 

 

"Si le médecin accepte le patient c'est qu'il considère que les chances de succès sont élevées"


    3. La maladie aiguë et le traitement proposé en réanimation (souvent intensif) vont tous les deux être responsables d’une fatigue importante et vont conduire à un amaigrissement et une perte de force

 

La maladie aiguë et le traitement de cette maladie vont conduire à une consommation importante d’énergie. Ceci va aboutir à une perte de muscle (et de graisses). D’autre part, en cas de soins très intensifs (comme dans les détresses respiratoires les plus sévères) ou de nécessité de traitement très prolongé, cette perte de muscles peut être difficile à récupérer et peut nécessiter une rééducation prolongée.

 

 

"La maladie aiguë et le traitement vont conduire à une perte de muscles"


    4. Lorsque l’on sort de réanimation on est souvent plus fatigué et plus faible que lorsqu’on y est rentré
 

A l’exception des situations où le traitement peut être très rapidement efficace, l’hospitalisation en réanimation est associée à un affaiblissement. Cette faiblesse est liée à la perte de force physique (cf. supra).

 

 

"L'hospitalisation en réanimation est associée à un affaiblissement."


    5. La maladie grave qui mène en réanimation « consomme » les réserves de l’organisme et les réserves des organes impliqués

 

Lors d’une maladie aiguë et grave, l’ensemble de l’organisme va se mobiliser pour se défendre. Tous les mécanismes mis en œuvre pour essayer de limiter la maladie et pour maintenir l’organisme dans un état de stabilité suffisant pour rester en vie consomme beaucoup d’énergie, alors même que dans ces situations, la personne ne mange souvent plus ou très peu. De ce fait, l’énergie utilisée vient des réserves de l’organisme, qui s’épuisent très vite.

 

 

"Lors d'une maladie aiguë et grave […] l'organisme consomme beaucoup d'énergie […] pour rester en vie"

"L'énergie utilisée vient des réserves de l'organisme"


    6. L’hospitalisation en réanimation peut être associée à une perte de l’autonomie de la personne. Cette perte d’autonomie peut être d’importance variable et elle peut être transitoire ou définitive

 

La perte d’autonomie est liée à l’atteinte des muscles, qui va être responsable d’une perte de force. Le plus souvent il est possible de récupérer une partie importante de la force des muscles. Toutes les mesures sont prises au cours du séjour en réanimation pour limiter cette perte, mais il est souvent difficile d’y parvenir. La force musculaire va nécessiter de la rééducation après le séjour en réanimation. Cette rééducation doit permettre de retrouver des capacités proches de l’état antérieur. Il faut cependant garder en mémoire que la capacité de progression et la vitesse de récupération lors de la rééducation vont dépendre de chaque personne (de la motivation, de l’âge, de l’état général et notamment d’éventuelles maladies chroniques).

 

 

"Le plus souvent il est possible de récupérer une partie importante de la force "


    7. La réanimation peut permettre de guérir de la maladie aiguë qui y a mené (mais pas d’éventuelles maladies chroniques)

 

Il faut distinguer les maladies graves qui sont chroniques (par exemple un cancer, ou une insuffisance respiratoire, une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale, une cirrhose…) et les maladies graves qui sont aiguës.

 

Les maladies graves mais chroniques, le traitement se fait au long cours. Dans cette situation la récupération n’est pas possible, mais le traitement a pour fonction de limiter la progression de la maladie et de maintenir l’organisme dans une certaine stabilité.

 

Lors d’une maladie grave et aiguë, l’atteinte est rapide et s’aggrave rapidement. Si rien n’est fait, cette atteinte va conduire au décès dans les heures ou dans les jours qui suivent.

 

Dans cette situation le traitement est urgent et peut guérir la maladie aiguë, mais le succès du traitement n’est pas certain (il va dépendre du type de maladie, des organes atteints et du patient lui-même).

 

 

 

"Il faut distinguer les maladies graves chroniques […] et les maladies graves aiguës"

"Lors d'une maladie grave et aiguë […] le traitement est et peut guérir la maladie"


    8. La maladie aiguë peut être responsable de séquelles qui lui sont propres

 

 

La maladie aiguë et grave et par définition… grave. Elle va atteindre un (ou plusieurs) organe(s) et peut le détruire en partie. Cette destruction partielle peut être plus ou moins définitive et conduire à une anomalie de son fonctionnement. Elle peut de ce fait conduire à une maladie chronique. Cette maladie chronique est de gravité variable, le plus souvent, elle est peu importante, mais elle peut être plus handicapante dans les situations initialement les plus sévères.

 

 

"Il faut distinguer les maladies graves chroniques […] et les maladies graves aiguës"

"Lors d'une maladie grave et aiguë […] le traitement est et peut guérir la maladie"



Soins critiques

Les différentes situations médicales critiques


Ces situations sont nombreuses et font l'objet d'une page spécifique afin de détailler, autant qu'il est possible, le défaut de fonctionnement des organes principaux ainsi que les médicaments et techniques disponibles pour suppléer les fonctions altérées.